Le taux d’intérêt : Il semble qu’en matière de crédit, un fois le taux annoncé, on ait tout dit. Il s’agit pourtant d’un point particulièrement technique et pas aussi simple qu’il n’y parait. Il convient de l’expliquer par le commencement en détaillant les concepts de valeur temps et d’intérêt au sens avantage du terme.
Le principe sous-jacent est que l’argent d’aujourd’hui n’a pas la valeur de l’argent d’hier et encore moins la valeur de l’argent de demain. On appelle cette notion la valeur temps de l’argent. En effet, l’argent peut se déprécier ou même s’apprécier au cours du temps. Ce que votre euro peut vous permettre d’acquérir d’aujourd’hui ne sera peut-être pas suffisant demain. Sans entrer dans une analyse exhaustive des facteurs – dont l’inflation fait partie – qui expliquent ce phénomène, on comprend que, toutes choses égales par ailleurs, une inflation de 2% par an fait perdre à votre euro 2% de sa valeur tous les ans.
Appliquons cette notion au prêt d’argent. Supposons que je prête un euro aujourd’hui et qu’on me le rende demain. J’entends pouvoir acquérir avec cet euro rendu au moins l’équivalent de ce que je pouvais acquérir avec lui hier. Dans le cas contraire, j’ai perdu de l’argent. D’autre part, si je ne peux acquérir que la même chose, où est mon intérêt à effectuer ce prêt ? Le service que je propose mérite une rémunération au moins égale à la perte de valeur que le temps a infligé à mon euro. Sans tenir compte du risque que me fait courir ce prêt si jamais mon débiteur est défaillant. Je dois pouvoir trouver une compensation au risque de perdre tout ou partie de l’argent prêté.
Mon « intérêt » a alors 2 composantes distinctes : la compensation de la perte due au temps et la rémunération du service rendu et du risque encouru. En pratique, ces deux composantes sont fondues en une seule qui s’exprime en pourcentage de la somme prêtée ou empruntée : c’est le taux d’intérêt.
Les taux d’intérêt devrions-nous dire ! En effet, les prêteurs comme les emprunteurs (qui sont souvent les mêmes si on considère les établissements bancaires) ont complexifié cette notion et la palette des taux d’intérêts est extrêmement large et diversifiée.
Après avoir défini la valeur temps de l’argent et la notion d’intérêt, regardons d’un peu plus près cette notion de taux.
Comme nous l’avons dit, il s’agit d’un pourcentage applicable au remboursement de la somme prêtée. Ainsi si j’emprunte 100 et qu’on me demande de rembourser 110, je verse un intérêt de 10 soit en l’espèce 10% de la somme empruntée.
Dans le vocable du crédit on distingue le remboursement de la somme prêtée appelée le capital ou le principal et l’intérêt versé. Dans notre exemple, l’emprunteur rembourse 100 en principal et 10 en intérêt.
Mais, dans cet exemple, on ne tient pas compte de la durée. Or, ce n’est pas tout à fait la même chose si le remboursement s’opère au bout d’un mois ou au bout d’un an. 10% par mois n’est pas 10% par an !
Ce n’est pas non plus la même chose si l’emprunteur rembourse partiellement son emprunt au fil du temps ou bien s’il le fait globalement au terme du prêt. En effet, dans le premier cas, il est légitime de penser que l’intérêt s’appliquera sur la totalité de la somme empruntée. Au contraire, dans le second cas, la somme empruntée initialement diminuant au fil du temps, à intérêt constant, les remboursements sont théoriquement moindres.
Les paramètres à prendre en compte
On a dans tous les cas 5 paramètres à prendre en compte : Le montant emprunté, le taux d’intérêt, le montant des échéances, le nombre d’échéances et la durée totale du prêt. Le 5ème élément, quel qu’il soit, se déduit des 4 autres. Chacun de ces paramètres étant variable, les formules de prêts possibles sont infinies. On ne peut donc comparer des taux d’intérêt que si les 4 autres variables sont identiques. Dès lors qu’un paramètre change comme la durée ou le nombre d’échéance, il n’est plus possible de comparer des taux. Dans notre exemple précédent le taux de 10% est certes identique mais l’impact sur le portefeuille pas du tout le même.
Mais, dans la pratique, les banquiers ont trouvé une formule qu’ils appliquent à la grande majorité des prêts : le crédit amortissable à échéances constantes.